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Entrer au séminaire



Vous pensez avoir la vocation sacerdotale ? La FSSP vous propose son aide pour discerner la volonté de Dieu. En préalable à l'année de discernement (propédeutique), il faudra si possible avoir rencontré au moins un prêtre de notre communauté, qui pourra répondre aux questions essentielles et donner une première évaluation. 

Si la vocation semble sérieuse, un court séjour de 4 ou 5 jours au séminaire permettra de prendre un premier contact avec les formateurs, et tout spécialement le responsable de la propédeutique. Merci d'utiliser pour lui écrire le formulaire de contact disponible dans la colonne de droite de ce blog.

Do you think you have a vocation to the priesthood? The FSSP offers to help you discern God's will. As a preliminary to the discernment (propaedeutic) year, you should, if possible, have met at least one priest from our community, who will be able to answer the essential questions and give a first evaluation. 

If the vocation seems serious, a short stay of 4 or 5 days at the seminary will allow you to make a first contact with the priests of the seminary, and especially with the director of the first year. To contact him, please use the form available in the right-hand column of this blog.



Voici déjà quelques renseignements utiles : (English translation below)


* QUELLES DOIVENT ETRE LES INTENTIONS DES CANDIDATS ?

On n'entre pas au séminaire seulement pour devenir prêtre, mais d'abord pour devenir un saint. La sainteté consiste à vivre selon la vérité dans la charité, en faisant toujours la volonté de Dieu. C'est une grâce à demander sans cesse dans la prière.
La ferveur spirituelle doit être solide, et les intentions doivent être pures. Il faut souligner que l'attirance pour la prêtrise ne doit pas venir d'un désir de fuir le monde, ou de difficultés relationnelles.


* Y A-T-IL UNE LIMITE D'AGE ?

Les candidats doivent avoir entre 18 et 35 ans. Ils doivent présenter un bon équilibre psychologique et une vraie maturité affective. Ils doivent être en bonne condition physique, suffisamment énergiques et capables de persévérer. Il est très recommandé d'avoir un peu étudié ou travaillé après le baccalauréat.

* EN QUELLE LANGUE SE FONT LES ETUDES ?

Le séminaire de Wigratzbad offre une section francophone et une section germanophone. Une bonne maîtrise de l'une de ces deux langues est nécessaire dès l'entrée en première année. 

* COMBIEN DE TEMPS DURENT LES ETUDES ?

La formation sacerdotale dans la FSSP dure sept ans : une année de propédeutique, deux de philosophie, quatre de théologie. 
Une fois ordonnés diacres en fin de sixième année, les futurs prêtres passent la dernière année en apostolat au sein de nos maisons, avec sept semaines de sessions de cours.

* QUEL EST LE NIVEAU INTELLECTUEL REQUIS ?

Pour présenter une candidature, il faut avoir un niveau intellectuel au moins équivalent à celui qui est requis pour étudier dans une université publique européenne. 

* QUEL EST LE MONTANT DE LA PENSION ?

Les frais de pension du séminaire sont de 350 euros par mois. Mais chacun donne en fonction de ses possibilités. La question financière n'est en aucun cas un obstacle.

* QUAND A LIEU LA RENTREE ?

Habituellement, les candidats acceptés en première année entrent au séminaire le dimanche le plus proche du 15 septembre. Le processus d'étude des candidatures prenant un certain temps, et le séminaire étant fermé pendant l'été, il est préférable de prendre contact avant juillet, idéalement vers le mois de mars. 

* QUELLE DOIT ETRE LA PREMIERE DEMARCHE ?

Prier pour demander au Seigneur de faire connaître sa volonté. 
Se confier à l'intercession de la Très Sainte Vierge Marie. 
Parler à un prêtre de confiance. 
Contacter le responsable de la propédeutique : l'abbé Alban Cras.

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* WHAT SHOULD THE CANDIDATES' INTENTIONS BE?

One does not enter the seminary simply to become a priest, but to become a saint. Holiness consists in living according to the truth, in charity, in always doing the will of God. It is a grace to be asked for unceasingly in prayer.
One’s spiritual fervour should be solid, and one’s intentions pure. It should be noted that the attraction to the priesthood should not come from a desire to escape the world, or from problems with a relationship.

* IS THERE AN AGE LIMIT?

Candidates must be between 18 and 35 years old. They must be psychologically balanced and emotionally mature. They should be in good physical condition, sufficiently energetic and able to persevere. It is very recommended to have studied or worked a little after the end of high school.

* IN WHICH LANGUAGE ARE THE STUDIES CONDUCTED?

The seminary of Wigratzbad offers both a French and a German-speaking section. A good command of one of these two languages is necessary for entry into the first year. 

* HOW LONG DO THE STUDIES LAST?

Priestly formation in the FSSP lasts seven years: one propaedeutic year, two years of philosophy, and four of theology. 
Ordained to the diaconate at the end of the sixth year, the future priests spend the last year on apostolate in one of the houses of the Fraternity, combined with seven weeks of block courses.

* WHAT IS THE INTELLECTUAL LEVEL REQUIRED?

To apply, you must have an intellectual level at least equivalent to that required to study in a public European university. 

* HOW MUCH IS THE BOARDING FEE?

The boarding fee for the seminary is 350 euros per month, but each one gives according to his means. The financial question should never an obstacle.

* WHEN DOES THE SEMINARY TERM BEGIN?

Usually, candidates accepted into the first year enter the seminary on the Sunday closest to 15th of September. Since the application process takes some time, and the seminary is closed during the summer, it is best to make contact before July, ideally in March or April. 

* WHAT SHOULD BE THE FIRST STEPS?

Pray to the Lord to make His will known. 
Ask for the intercession of the Blessed Virgin Mary. 
Talk to a priest you trust. 

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If you speak english, please contact our american seminaryseminary@fsspolgs.org




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L’ANNEE DE SPIRITUALITE 

ou la beauté des commencements

par M. l’abbé Alban Cras
directeur de la première année au séminaire de Wigratzbad



    Un beau jour, un de ces jours décisifs dont on garde le souvenir ému, un jeune homme dit oui dans son cœur à l’appel du Seigneur. Il pense avoir la vocation sacerdotale. C’est le début d’une grande aventure, la plus belle qui soit.

     Ayant choisi la Fraternité St-Pierre pour sa romanité, sa formation thomiste, sa liturgie, sa vie fraternelle, il s’en ouvre au prêtre dont il est le plus proche, et celui-ci l’encourage à entamer les démarches qui le mèneront au séminaire de Wigratzbad. Il va rencontrer le supérieur du district de France, et éventuellement séjourner quelques jours au séminaire, où il pourra se présenter au recteur et aux formateurs, en particulier au directeur de la première année. Ayant rédigé sa lettre de motivation et fourni quelques documents administratifs, il sera finalement invité à rejoindre, au début du mois d’octobre, l’année de spiritualité.

    Cette année fondamentale est aussi appelée année de propédeutique, d’un mot grec qui désigne l’enseignement préparatoire à des études plus approfondies. Elle sera suivie de deux années de philosophie, puis de quatre ans de théologie. Ces études exigeantes sont donc préparées par une année d’initiation, dont les matières principales sont la théologie spirituelle et le latin. S’y ajoutent l’histoire de la spiritualité, la doctrine des sacrements, la liturgie, une introduction à l’Ecriture sainte et une initiation au chant grégorien, ainsi qu’un commentaire des Constitutions de la Fraternité St-Pierre.

    Mais les cours académiques sont moins nombreux que dans les années suivantes, pour privilégier l’oraison personnelle (une heure par jour) et la lecture spirituelle. L’essentiel reste le discernement de la vocation, avec le soutien hebdomadaire d’un directeur spirituel. Sont ainsi évaluées les aptitudes physiques, psychologiques, intellectuelles et spirituelles, qui doivent s’accompagner d’un puissant attrait intérieur pour l’intimité avec le Christ et le service de son Eglise.

    L’examen de ces différentes aptitudes révèle au séminariste le haut degré d’exigence requis par la vie du prêtre. Or, comme l’évoque un récent document de la Congrégation pour l’Education catholique (1) : « ceux qui aujourd'hui demandent d'entrer dans un séminaire reflètent, de manière plus ou moins aiguë, le malaise d'une mentalité actuelle caractérisée par le consumérisme, l'instabilité dans les relations familiales et sociales, le relativisme moral, les visions erronées de la sexualité, la précarité des choix, un travail systématique de négation des valeurs, surtout de la part des mass media » (n°5). Quelles que soient l’origine et l’éducation des candidats, ils sont marqués par la culture contemporaine, qui ne privilégie pas, loin s’en faut, les conseils évangéliques et l’esprit de sacrifice ! Dans ce contexte, la première année de séminaire ne suffira pas à faire un saint de chaque séminariste, mais en l’unissant intimement au Seigneur elle l’aidera à se réformer, et à bâtir sa vie surnaturelle sur une nature maîtrisée et pacifiée. Le prêtre doit d’abord être un chrétien, et le chrétien lui-même doit d’abord être un homme solide et vertueux.

    C’est ce que souligne le même document de la Congrégation pour l’Education catholique, en donnant comme un programme à l’année de spiritualité : « Le ministère sacerdotal, entendu et vécu comme configuration au Christ Époux et Bon pasteur, demande des dons ainsi que des vertus morales et théologales, soutenues par un équilibre humain et psychique, particulièrement affectif. Celui-ci dispose le sujet à un don de soi vraiment libre pour les fidèles en une vie célibataire. L'exhortation apostolique post-synodale Pastores dabo vobis traite des diverses dimensions de la formation sacerdotale, humaine, spirituelle, intellectuelle, pastorale. Avant de s'arrêter à la dimension spirituelle qui est « l'élément le plus important dans l'éducation sacerdotale », elle relève que la dimension humaine est le fondement de toute la formation. Elle énumère une série de vertus humaines et de capacités relationnelles qui sont requises pour le prêtre, afin que sa personnalité soit « un ″pont″ et non un obstacle pour les autres dans la rencontre avec Jésus Christ Rédempteur de l'homme ». Celles-ci vont de l'équilibre général de la personnalité à la capacité de porter le poids des responsabilités pastorales, de la connaissance profonde de l'âme humaine au sens de la justice et de la loyauté » (n°2).

    Ce vaste programme commence très simplement par une « mise en silence » : dans le calme de la campagne bavaroise, loin de la frénésie du monde, les séminaristes sont astreints à un silence qui leur semble d’abord rigoureux. Au fil du temps ils vont s’y habituer, jusqu'à en ressentir l’impérieuse nécessité. Le silence au séminaire n’est pas vide et inquiétant : il est habité par Dieu. Il crée un climat de prière, de douceur et de paix, qui favorise l’intimité avec le Christ. Grâce à cette ambiance recueillie, les moments d’union avec le Seigneur seront de plus en plus fréquents, ce qui est directement le but recherché en cette première année. Le futur prêtre prend conscience que sans silence extérieur et intérieur il ne pourra jamais constater comme St Paul : « ce n’est plus moi qui vis, c’est le Christ qui vit en moi » (Ga 2,20). Il doit développer le sens de la présence de Dieu en lui, la faire grandir chaque jour, pour devenir transparent de Dieu.

    A cela s’ajoute la découverte de la solitude sacerdotale, qui elle aussi n’est pas un manque ou un vide, mais une présence à Dieu. Comme l’a écrit l’abbé Warnier, « il faut qu'un prêtre aime la solitude. Il faut qu'il reste de longues heures seul, à parler avec son Dieu. Il faut que dans ce silence il trouve la force dont sa faiblesse d'homme a besoin. Il faut que ces longues heures avec le Christ tracent sur son visage cette sorte de reflet divin qui fera de lui, n'ont plus un homme comme les autres, mais un prêtre, le prêtre, un Christ, le Christ. Il faut qu'un prêtre aime ce silence. Il faut qu'il le cherche. Avant de se donner aux âmes, il doit se donner à Dieu. Et l'âme du prêtre qui a un peu compris cherche le grand silence où, dans le calme intérieur, son Christ lui révélera l'insondable grandeur de son sacerdoce ».




    Ainsi s’opère peu à peu, au fil des mois, une transition entre le monde et le séminaire, et même une véritable transformation. Ce nouveau rapport à Dieu a bien des implications. Il entraîne notamment un approfondissement du sens de l’Eglise, qui s’incarnera par la préparation à l’incorporation dans la Fraternité St-Pierre, une vraie famille de cœur et d’esprit. Comme son nom l’indique, la Fraternité a pour membres de véritables frères : au séminaire les relations sont simples et cordiales, la vie est fraternelle. Elle est aussi ecclésiale, c'est-à-dire catholique, donc universelle : on y trouve tous les caractères, une grande différence d’âge, les origines les plus diverses. Plus de la moitié des séminaristes sont francophones, mais un jeune Français peut côtoyer quotidiennement un Colombien, un Russe ou un Canadien.

    Tout cela favorise bien sûr l’ouverture d’esprit, une saine curiosité, la grandeur d’âme et les vertus si nécessaires d’équilibre, de patience et de sociabilité, en un mot la charité. Chacun découvre aussi ses limites, les aspérités de son caractère et la difficulté du don de soi. Les tâches quotidiennes au service de la communauté aideront à acquérir l’esprit de sacrifice, qui est l’esprit du sacerdoce.



A Coire (Suisse), reçus par Mgr V. Huonder

    Enfin la première année du séminaire fera découvrir la variété des ministères au sein de la Fraternité St-Pierre, société de vie apostolique aux multiples facettes. En particulier la préparation des camps d’été développera le zèle missionnaire et le désir ardent de participer à l’angoisse du Christ pour le salut des âmes. En grandissant dans le cœur du séminariste, l’amour de Dieu cherchera naturellement à se répandre au dehors, au point qu’on en viendra à s’exclamer, comme Robert de Langeac : « je voudrais jeter les âmes dans le Bon Dieu comme dans un océan de bonheur ». A l’école du Prince des Apôtres, saint patron de la Fraternité, le futur prêtre rêvera de conquérir des âmes au Christ et de faire goûter son amour.

    Cette ardeur partagée par tous sera l’un des principaux ferments d’unité. Le bonheur de vivre ensemble, et même sa simple possibilité, viendra de l’idéal commun : le sacerdoce bien sûr, mais aussi l’attachement à la Tradition de l’Eglise et au combat de la Foi. Dans cet esprit, l’année de spiritualité devra s’achever par une réponse positive à une double question :
- suis-je vraiment appelé par Dieu ?
- dois-je demander l’incorporation dans la Fraternité St-Pierre ?

    Du point de vue des supérieurs, le jugement portera sur la combinaison de l’équilibre naturel et de l’enthousiasme surnaturel. Humainement mûr et stable, le candidat doit être comme embrasé d’amour pour le Christ et son Eglise, qui n’appellent pas des âmes tièdes mais des cœurs brûlants, à l’image du Sacré Cœur, fournaise ardente de charité.

    Finalement le nouveau séminariste progressera dans une vive conscience de son indignité, que seule pourra vaincre l’indispensable confiance en Dieu. Selon St Thomas d'Aquin, « la crainte de ceux qui tremblent de ne pouvoir arriver à la perfection par leur entrée en religion est déraisonnable » (Somme de théologie, IIa IIae q189 a10). En réalité Dieu ne demande rien qu’il ne le donne d’abord ! N'ayons pas peur de notre indignité : tout est grâce, il suffit d’aimer. Ce que Dieu fait en appelant encore aujourd'hui des jeunes hommes bien imparfaits, il le faisait hier en appelant les apôtres. Dieu appelle, Dieu veut des prêtres, et il les aime ! Il n’y a pas sur terre de joie plus grande que de donner sa vie pour lui, en s'écriant, comme St Ambroise : "le Christ est tout pour nous !"


(1) : Orientations pour l’utilisation de la psychologie dans l’admission et la formation des candidats au sacerdoce (29 juin 2008)