Les prêtres et séminaristes de Wigratzbad prient pour vous en cette fête de Noël, pour que chacun puisse recevoir de l'Enfant Jésus les grâces de paix et de joie qu'Il nous apporte par sa venue, en nous tendant les bras dans la Crèche comme il le fera ensuite sur la Croix. La Crèche et la Croix sont mystérieusement connectées dans chacune de nos vies, et spécialement chez tous ceux qui souffrent. Nous n'oublions donc pas cette année de prier avec beaucoup de ferveur pour les chrétiens persécutés, en Irak, en Syrie ou ailleurs, là où la fête de Noël est vécue dans l'épreuve et la peine. Les prêtres, répandus dans le monde entier, sont envoyés par le Christ pour vous consoler et vous aider à suivre le Seigneur dans la confiance et l'espérance.
Le prêtre c'est Jésus
Le premier trimestre s'achève, et le séminaire ferme ses portes. Chacun va pouvoir prendre deux semaines de vacances bien méritées. La rentrée se fera le 9 janvier, pour le séminaire comme pour son blog. A très bientôt, que Dieu vous bénisse !
Le soleil se couche à Wigratzbad, pour laisser place au "Sol invictus", le Soleil de Justice : "pour vous qui craignez mon nom, se lèvera un soleil de justice, et la guérison sera dans ses rayons" (Malachie 3,20). Nous vous souhaitons une paisible et sainte nuit de Noël.
Du 19 au 23 décembre, nous avons eu le plaisir de recevoir la Haute Patrouille de la Troupe 5e Le Chesnay, soit dix scouts et deux chefs, emmenés par leur aumônier, l'abbé Vianney Le Roux, supérieur de notre maison de Versailles. Le séjour leur a permis de découvrir le séminaire et sa région, et donc d'alterner entre des temps spirituels et de grandes promenades dans les environs. La plupart de nos séminaristes français ont été scouts, et c'est toujours un grande joie d'en accueillir. A qui le tour ?
A la mi-décembre, un petit groupe de séminaristes français a pris la route pour rejoindre notre maison de Fontainebleau, qui organisait le 14 décembre des vêpres solennelles et un Salut du Saint-Sacrement dans la cathédrale de Meaux, en présence de l'évêque du lieu, Mgr Jean-Yves Nahmias :
Le premier trimestre va s'achever avec la fête de Noël. Les cours sont terminés depuis vendredi, et la journée de lundi sera consacrée à une récollection destinée à préparer la Nativité dans nos âmes. Elle sera prêchée par l'abbé Benjamin Durham, de notre maison de Lausanne en Suisse. Pour nous détendre (mais pas nous reposer !) nous sommes partis en excursion très tôt en ce samedi des Quatre-Temps de l'Avent, pour une messe célébrée par l'abbé Reiner dans la fameuse abbaye bénédictine de Beuron, à environ deux heures au nord-ouest du séminaire, dans le Land du Baden-Wurtemberg.
Fondée en 1008 sur une boucle du Danube, dont les sources sont proches, l'abbaye de Beuron a donc récemment fêté son millénaire. Les moines bénédictins de la Congrégation de Beuron y sont présents depuis 1862, succédant après moult péripéties à des Chanoines de St-Augustin.
Très active dans le Mouvement liturgique, l'abbaye a créé en 1884 le principal missel latin-allemand pour les fidèles, le "Schott". Elle est aussi connue pour les fréquents séjours qui fit Edith Stein, et bien sûr pour son style artistique très typique et original, une esthétique inspirée des arts égyptien et byzantin. Après la messe et une petite collation, nous avons rejoint la rive proche du Danube pour en suivre le cours sur cinq kilomètres, avant de monter en lacets vers la forteresse de Wildenstein, qui domine toute la vallée.
Ce piton stratégique est couronné depuis le début du XIVe siècle par une forteresse imprenable, mais le château actuel a été construit pour le comte Gottfried Werner von Zimmern de 1520 à 1550. Très rustique, cette "Pierre sauvage" ( = Wildenstein) possède des murs de dix mètres d'épaisseur. Passé à la famille des Hohenzollern, il a été vendu en 1971 pour l'équivalent de 70 000 euros, mais a nécessité 10 millions d'euros pour sa réfection et l'installation de l'eau et de l'électricité.
Après la visite, nous avons retrouvé notre car pour 45 km de route vers l'est, en passant notamment par Sigmaringen, pour parvenir à l'abbaye d'Heiligkreuztal (en français : la vallée de la Sainte Croix, car l'abbaye en conserve une relique importante). Nous avons chanté les vêpres dans l'abbatiale gothique de ce béguinage créé en 1226, devenu plus tard abbaye cistercienne.
On y admire tout spécialement, au fond du choeur, une remarquable statue gothique représentant le Seigneur et St Jean. En signe de communion, ils sont assis sur le même banc, et comme à la Cène, la tête du disciple repose sur le coeur de Jésus. La main gauche de Notre Seigneur est posée sur l'épaule de Jean en signe d'amitié, tandis que sa main droite soutient la main de Jean, en symbole de fidélité.
Jésus bien sûr est disproportionné, le maître étant plus grand que le disciple. Son regard est dit "gothique" : les yeux regardent dans deux directions différentes, ce qui signifie qu'il voit tout et partout. C'est le symbole de la Providence : pro-videre signifie voir en avant et peut aussi être traduit par pré-voyance. Le Seigneur voit ce qui nous est encore inconnu, il sait et peut tout, et est donc digne de confiance. En revanche les yeux de St Jean sont mi-clos, signe de contemplation, car la vision mystique ne se fait pas avec les yeux du corps, mais avec les yeux de l'âme. Notons le symbolisme des couleurs : Jésus est vêtu de gris, signe d'humilité (les pauvres ne pouvant s'offrir le luxe des couleurs chatoyantes), mais aussi d'or, signe de gloire. Ainsi sont symbolisées son humanité et sa divinité. Enfin St Jean, apôtre de la charité, est logiquement vêtu de rouge, mais aussi de vert, symbole d'espérance (le sapin de Noël, toujours vert, est porteur de cette espérance : la verdure est signe de vie). L'abbatiale propose encore, entre autres trésors, un impressionnant ensemble de sculptures consacrées à l'adoration du Christ flagellé, avec notamment un St Pierre aux larmes de repentir et un angelot sanglotant.
Notre district germanophone met à votre disposition le dernier numéro de sa lettre d'information, mais aussi toutes les anciennes livraisons depuis 2006 :
Samedi dernier au petit matin, les séminaristes ont chanté dans l'obscurité la messe de la Sainte Vierge au temps de l'Avent. La messe dite "Rorate", du nom du premier mot de l'introït, peut se dire dans les maisons de la Fraternité Saint-Pierre comme messe votive de troisième classe. L'indult nous en a été donné par la Commission pontificale Ecclesia Dei, consultée sur ce sujet à la demande de notre dernier Chapitre général. Cette coutume allemande exprime adéquatement toute la spiritualité de ce temps liturgique : dans la nuit du péché, la vertu d'espérance brille comme une petite flamme, et chacun prie pour que vienne la lumière du Sauveur, le Seigneur de gloire. "Celui-là était la vraie lumière, qui illumine tout homme venant en ce monde" (Jn 1,9).
Belle église, belle liturgie, belle fête en l'honneur de l'Immaculée Conception de Notre Dame : nous étions accueillis à l'église paroissiale de Pfärrich (à 20 minutes du séminaire) pour le 8 décembre.
Baroquisée au XVIIIe siècle, cette église remonte au Moyen Age, comme en témoigne notamment l'impressionnante porte de la sacristie. Elle est si épaisse et si solide que les protestants suédois qui ont ravagé la région lors de la Guerre de Trente Ans n'ont pas réussi à en venir à bout. Pour piller la sacristie, il leur a fallu... faire un trou dans le mur voisin !