Le maître-autel, avec sa Pietà de 1415 |
Avec une fierté qui confine à l'orgueil, la petite bourgade de Steinhausen prétend posséder "la plus belle église de village du monde"... Les séminaristes français n'ont pas semblé convaincu, même s'il a bien fallu reconnaître l'effet spectaculaire de ce baroque allemand, et sa disproportion étonnante avec la modestie du village qui l'entoure.
Initiée par les Prémontrés de l'abbaye voisine de Bad Schussenried, la construction de l'église a duré de 1728 à 1733. Sa décoration a été réalisée par le célèbre Dominik Zimmermann, incontournable dans toute la région.
La voûte de la nef célèbre la gloire de Notre Dame. La fresque et les stucs se mélangent habilement, et les balcons évoquent le théâtre : le chrétien est invité aux premières loges du spectacle. Dans cet art qu'on a pu qualifié d'"outrageusement catholique", la Contre-Réforme réplique intelligemment à l'austérité luthérienne. Tout dans l'Eglise catholique (et dans ses églises) manifeste la joie du salut. Pas de vitraux, seulement de larges verrières : la lumière entre à flot, car le Ciel rencontre la terre. Le paysan souabe, probablement éberlué en entrant pour la première fois dans ce joyau, avait de quoi s'y distraire quand le sermon l'ennuyait...
On peut aussi se distraire pendant les vêpres... |
Détail de la voûte |
Comme souvent en Allemagne, les confessionnaux sont surmontés de l'évocation d'un grand pénitent, Saint Pierre et Sainte Marie-Madeleine étant les plus fréquents.